mercredi 10 juin 2009

Le musée des offices à Florence

Matinée du deuxième jour à Florence. Et on a tout de suite commencé fort avec la visite du musée des offices.
Alors tout de suite un petit conseil. Pensez à réserver vos places à l'avance (il y a des sites sur le net pour ça). C'est un peu cher (4€ la réservation), mais ça vous évitera d'attendre longtemps. On ne dirait pas comme ça, la queue ne parait pas énorme, mais en fait les gens n'avancent pas. Et il n'est semble t'il pas rare d'attendre près de 3 heures pour rentrer.
En tout cas avec la réservation j'ai attendu ... 5 minutes peut être ...

Bon évidemment, pas de photo, il est interdit d'en prendre ce qui peut tout à fait se comprendre.
Le musée est actuellement en travaux (pour encore quelques temps). Il est prévu de faire passer la superficie des galeries de 6000 à 13000m2 et ça ne sera pas du luxe. La forme du bâtiment ne se prête pas vraiment aux expositions. Par moment c'est un peu le foutoir. C'est sans doute le seul défaut majeur qu'on puisse noter au sujet du musée.

Revenons à la visite. Je passe très rapidement sur le premier étage. Il était aussi en travaux pour préparer une exposition temporaire. Quand aux quelques Carravage exposés ... Rien de transcendant à part une jolie tête de méduse.

Mais au deuxième étage, c'est un ravissement de pratiquement tous les instants.
Dès la deuxième salle, on trouve une somptueuse vierge à l'enfant en majesté entourée d'anges et de saints de Giotto. L'influence byzantine se fait encore un peu sentir, mais moins que sur les tableaux de primitifs qui l'entourent.
Dans la troisième salle, j'ai été surpris par une annonciation de Martini. Déjà, les paroles de l'ange sont en relief. Le traitement est intéressant et inattendu. Mais ce sont les expressions de l'ange et de la vierge Marie qui m'ont le plus surpris. Très agressives, presque colériques ... Mais bon, je penche plus pour un problème de représentation qu'une volonté du peintre.
Dans la cinquième salle, un beau couronnement de la vierge de Monaco et une somptueuse adoration des rois mages de Gentile da Fabriano. Le point "amusant" de ce tableau, ce sont les détails en reliefs dorés (un collier de chien, un harnachement de cheval etc ...). La raison ? Montrer la richesse du mécène qui a fourni l'or pour ces ornementations ...

Dans la huitième salle, je suis comblé. Elle est consacrée à Filippo et Filippino Lippi. Et Filippo Lippi est un de mes peintres préférés. Les madones qu'ils a peint sont toujours extraordinaires. Pour l'anecdote, le visage de ces madones sont inspirées pour certaines de sa bien aimée (religieuse, comme lui, qui lui donnera une fille et un fils, Filippino) et pour d'autres des prostituées de Florence qu'il avait abondamment fréquentées. Or, il était moine ...
A Berlin, je suis resté plusieurs minutes émerveillés devant un de ces tableaux. Et je retournerais à la Gemäldegallerie rien que pour cette oeuvre.
Dans cette salle, il y avait une magnifique adoration de l'enfant. Par contre, c'est sur et certain, je préfère le père au fils.

Il faut aussi savoir que Filippo Lippi a été le maitre de l'immense Botticelli. Botticelli que nous retrouvons dans les salle 10 à 14.
Et là, ce sont des chefs d'oeuvre universels que j'ai pu approcher. La naissance de Vénus. Le printemps !!!! Dans ce dernier, Flore, distribuant ses fleurs est une merveille absolue. Tout comme son maitre Lippi, il a toujours cherché à représenter la beauté idéale et si c'est bien sur une notion très subjective, il s'en est quand même bien rapproché dans ces toiles.
J'ai aussi beaucoup aimé Pallas et le centaure avec ses visages superbes.

Et allez hop, on ne faiblit pas, puisque dans la salle 15, on arrive à Leonard de Vinci !!
Et la, un tableau saute aux yeux. Son annonciation. Le travail sur la lumière est extraordinaire. Les visages magnifiques. Et il avait 17 ans quand il a peint ce chef d'oeuvre.
Pratiquement à côté, un autre tableau intéressant. Une adoration des mages. En fait, le tableau n'est pas achevé. Il s'agit essentiellement d'un travail d'esquisses. Un bon moyen de découvrir comment il travaillait.
Mais il n'y a pas que des oeuvres de Léonard dans cette salle et je suis aussi tombé sous le charme d'une annonciation de Piero Di Cosimo avec la aussi une très belle lumière.

Plus loin, on aboutit à une salle curieuse, la rotonde (salle 18).
Cette salle ne présente pas d'oeuvre extraordinaire (même si il y a quelques Vasari), mais elle est belle en elle même. De forme hexagonale, richement décorée, on remarque surtout son plafond recouvert de nacre.

Les salles 20 à 22 contiennent essentiellement des oeuvres de peintres allemands et flamands de la renaissance. Dans la salle 20, J'ai noté une jolie adoration des anges de Dürer et surtout un St George délivrant la princesse du dragon de Cranach. Il faut bien se pencher sur ce tableau car il est tout petit mais regorge de détails d'une grande finesse.
Dans la salle 22, un Saint Benoit très naturel de Hans Hemling ainsi qu'une peinture italienne, une madonne à l'enfant sur un trône entourée de deux anges de Antonello da Messina. J'ai aussi trouvé très amusant le serpent représenté sur un Adam et Eve de Cranach. Le visage ... est celui d'une femme.

Rapidement, on arrive au bout du corridor. Un couloir permet de rejoindre la seconde galerie. Il est aussi l'occasion de profiter d'une belle vue sur l'Arno. Car ce bâtiment était aussi un bâtiment administratif et permettait de contrôler le fleuve.

Les deux premières salles (25 et 26) sont consacrées à Michel Ange et Raffaelo. Et là, vous pouvez admirer la seule oeuvre de Michel ange exposée en dehors du Vatican, la sainte famille.

Dans la salle 28, consacrée au Titien, j'ai beaucoup aimé un portrait d'homme malade. A noter évidemment la Vénus d'Orbino, très érotique et sans doute horriblement choquant pour l'époque.

Après ça, les salles sont de véritables capharnaüm. Les toiles s'empilent, il est difficile de les apprécier. Dans la salle 29, j'ai été surpris par une Madone à l'enfant du Parmesan. Les silhouettes sont exagérément étirées, complètement disproportionnées. C'est bien sur voulu, et le résultat est très étonnant.
PAr la suite, on trouve des Goya, des Rembrandt, des Canaletto ... Mais ils sont tellement mal disposés. On a l'impression qu'ils ne savent pas quoi faire de ces toiles. Par manque de place certes, mais aussi car elles ne "collent" pas avec une éventuelle thématique du musée.

Tout au bout de cette galerie, il est possible d'accéder à une terrasse qui offre une jolie vue sur le palazzo Vecchio. On m'a dit que parfois, il faut payer (très cher) une consommation pour pouvoir y accéder. ça n'était pas le cas lorsque j'ai visité.

Bon je me doute bien que cette description est plutôt rébarbative. Surtout sans photos pour l'illustrer. Mais je voulais juste vous faire partager quelques "coup de coeur". Mais de toute façon, le meilleur moyen de visiter un tel musée, c'est de ne pas se focaliser sur une liste d'oeuvres à voir (de toute façon, les indispensables vous sauterons à la figure), de se laisser porter par ce que vous contemplez.
Pour vous aider, voila le site des offices. Je ne l'ai pas trop parcouru donc je ne sais pas si il est utile mais il doit y avoir des photos des principales oeuvres.

Promis, pour la suite il y aura des photos.

2 commentaires:

reeni a dit…

Mais c'est long comme un jour sans pain !!!

Silk a dit…

Oui et en plus c'est chiant et inintéressant.