Alors bien sur, vous me connaissez, ça a commencé par le repas ...oui moi à peine arrivé je ne pense qu'à manger. Et pour une fois, ça n'a pas été rue St Anne.
Je suis sur que vous êtes déjà tous allé dans un restaurant "chinois". Et vous retrouvez presque partout le menu classique, en entrée un 42, en plat un 27 avec un 33 et en dessert un 13. Et si vous avez de la chance en pousse café un 69. Et le 42 c'est souvent des dim sum. Vous savez, ces petites bouchées farcies, souvent à la crevette. C'est pas mauvais (j'en prend souvent), mais pas non plus inoubliable. Sauf si vous allez chez Yoom, rue des martyrs.
Ce restaurant est spécialisé dans les dim sum et ce qui est apparenté (raviolis frit etc ...). J'ai testé aujourd'hui et c'était vraiment bon.
Alors en accompagnement (mais j'en parle en premier car ça m'a servi d'entrée), j'ai pris un bouillon dashi à l'anguille et St Jacque fumées. Déjà, miam. Le bouillon était vraiment bon et aussi bien l'anguille que la St Jacques ... Le gout fumé était bien présent, c'était vraiment fin.
Ensuite en plat j'ai pris des Dim Sum boeuf gingembre et des raviolis frits esturgeon sésame noir. Ha oui au niveau du choix ça change quand même. La aussi pareil, fin, les goûts bien marqués, rien à dire c'était vraiment bon.
Et je dois dire que l'apothéose, ça a été le dessert. J'ai pris des Tan Yuan. Ce sont des boulettes de pâte de riz gluants, fourrées au sésame noir, servies avec une soupe chaude au lait de coco bien crémeuse. Honnêtement ce dessert j'aurais pu en prendre 4 ou 5 fois ...
Seuls petits regrets, le service pourrait être plus détendu et la douloureuse est ... Clairement, c'est quand même pas donné quand on prend à la carte.
Ensuite (et c'était quand même le but premier de mon séjour à Paris), l'expo Gérôme au musée d'Orsay.
Moi c'est un artiste que j'aime bien. Il est assez proche des préraphaélites que j'adore et puis certains de ses thèmes sont plutôt originaux. Des gladiateurs par exemple (vous aimez les films de gladiateurs ?) Mais c'est vrai qu'il est de bon ton de lui cracher dessus. On lui a longtemps fait payer sa haine des impressionnistes (à l'exposition universelle de 1900, il avait lancé au président Loubet qui allait entrer dans la salle des impressionnistes "Arretez monsieur le président, ici c'est le déshonneur de la France") et il était devenu à cause de ça le symbole de l'académisme. Rajoutez aussi la haine que lui vouait par exemple Zola et c'en était fini de lui. Enfin pas tant que ça quand même.
Déjà, l'académisme ça n'a rien de mauvais en soi. Et puis paradoxalement, Gérôme est aussi ultra moderne. Dans sa façon de traiter ses sujets. C'est un peintre historique, mais il ne s'intéresse pas au grands évènements. Mais il fait de petites choses des spectacles.
Et puis il y a cette façon de peindre "l'instant d'après". Son tableau la mort de César ne représente pas le meurtre de César mais le cadavre gisant, la réaction des sénateurs ... Et grâce à son sens de la mise en scène, c'est finalement tous les évènements qu'on devine. C'est très cinématographique et c'est d'autant plus vrai que le cinéma s'est beaucoup inspiré de lui. Si vous regardez le quo Vadis de Sienkiewicz, vous verrez que des plans entiers sont complètements copiés de certaines de ses œuvres comme Pollice Verso ou la rentrée des fauves. Plus récemment, Gladiator de Ridley Scott. J'aurais même tendance à rajouter le Excalibur de Bormann même si là l'influence est plus des préraphaélites. On pourrait même rajouter une certaine hypocrisie dans la façon de peindre. Gérôme avait une solide culture archéologique, il a énormément voyagé en Orient., et il s'en est servi dans ses oeuvres. Mais au final, il ne peignait pas la réalité. Il peignait ce que les gens voulaient voir, ce qu'ils imaginaient de l'Orient, de l'antiquité. Ajoutez y un érotisme certain, une propension à la violence (La rentrée de fauves par exemple est vraiment "gore") et on est pas loin d'Hollywood.
On pourrait rajouter son sens du commerce (ses œuvres se prêtent vraiment bien à la photographie, la lithographie et étaient très diffusées), sa propension à se mettre en scène (il se peignait en train de sculpter, certaines de ses œuvres font référence à d'autres etc ...) et on se retrouve aussi avec un ancêtre de Warhol ...
Et au final, j'ai beaucoup parlé de l'artiste (et c'est bien mieux expliqué dans les livres) et très peu de ses peintures et sculptures. Si vous aimez les sujets historiques, le grand spectacle, et un certain classicisme je vous conseille d'aller voir l'expo. Mais paradoxalement ce sont deux œuvres plus intimistes que j'ai préféré. Un portrait de Charles Garnier et une tête de femme coiffée de cornes de bélier.
C'est jusqu'au 23 janvier au musée d'Orsay.
Et après une longue promenade, j'ai dégusté un bubble tea tofualmond chaud de chez Kikoumaru et c'était une pure tuerie. Très sucré, très régressif mais super bon.
4 commentaires:
Prochain passage à Paris j'essaye le resto !!! Ca donne trooooop envie !!
Mais attention, c'est quand même un peu cher
C'est pas toi qui invite ? Allez Silkounet, nous ne sommes pas nombreux à poster sur ton petit journal, ça ne te coûtera pas trop cher...
Ah si quand même
Ben tu n'as qu'à nous faire une petite galette des Rois, nous raconterons comment elle était aux malheureux qui ne passeront pas dans ton service le jour J :-)
c'est jeudi l'épiphanie donc je ferai une galette (voir 2)
Par contre il faut que je trouve une fève.
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