mercredi 1 décembre 2010

Outrages

Au ministère du tourisme japonais ils ont du faire une drôle de tête devant Outrages, le nouveau film de Takeshi Kitano. Parce que dans le genre mauvaise publicité ... Moi qui rêve d'y aller, la première réflexion en sortant de la salle ça a été "jamais je mettrais les pieds dans ce pays de tarés !!!".
Prenez un grand patron du crime japonais qui aurait lu le prince de Machiavel sans rien y comprendre. Rajoutez ses subordonnés, tous plutôt abrutis et portés sur l'ultra violence, et cherchant à tout prix à lui plaire. Secouez bien et vous obtenez un jeu de massacre d'une incroyable cruauté.
Le film est d'une très grande violence aussi bien visuelle que morale (évitez d'aller voir le film juste avant d'aller chez le dentiste). Et ce qui choque, c'est l'absurdité totale de la situation. Où comment l'obéissance absolue et irréfléchie aux règles et à la hiérarchie entraine les pires catastrophes.
Pour le reste, c'est du polar à la Kitano classique. Beaucoup de passages lents (mais pas vraiment contemplatifs) entre deux fulgurances de violence pour bien garder le spectateur sous tension tout le long du film, très peu de dialogues (et encore, au moins la moitié est constituée d'insultes ...), un Beat Takeshi toujours aussi mutique et inexpressif,  et surtout, des costumes vraiment super mal taillés. Et je ne vous parle même pas des accords chemises cravates. Aucune classe ces yakuzas. Et j'vous f'rais dire que c'est vachement dur d'écrire avec des doigts en moins.

D'outrages, il pourrait aussi en être question dans le nom des gens. Mais plutôt d'outrages aux bonnes mœurs, Sara Forestier prenant son rôle très à coeur en se baladant complètement nue pendant une bonne partie du film. Comme la demoiselle n'est pas vilaine, ça n'est pas moi qui irais m'en  plaindre ...
Or donc, Sara Forestier incarne Bahia Benmahmoud, militante socialiste un brin délurée qui a pour habitude de coucher avec les fachos (comprendre tous ceux qui ne sont pas d'accord avec elle) pour les convertir à ses idées. Et qui tombe un jour sur Arthur Martin, célibataire endurci, jospiniste et donc aussi drôle qu'un mormon dépressif. 
Vous reconnaitrez sans peine les ingrédients d'une comédie romanesque à la Woody Allen (les deux extrêmes qui s'attirent) et le résultat est plutôt réussi. Les gags font souvent mouche (même si ça n'est pas toujours très fin) et le couple Forestier Gamblin fonctionne vraiment très bien. Et puis il y a ce superbe caméo de Lionel Jospin himself.
Par contre il faut reconnaitre que ça n'est pas vraiment très profond. Le réalisateur essaie d'intégrer des réflexions sur l'identité nationale, l'intégration (c'est même un peu le but premier du film), le devoir de mémoire, et pour moi c'est tombé à plat. Ou alors c'est peut être parce que je ne suis pas d'accord avec lui et que je me suis plus focalisé sur les gags et les fesses de Sara Forestier. Mais bon, j'ai bien rigolé et c'est là l'essentiel.

O rage O désespoir, ce soir je ne pourrais pas me faire la soirée doublé über cool Scott Pilgrim/Machete. ça sera sur deux jours ...

5 commentaires:

Nhã a dit…

Vais aller le voir et je te dirais...

Silk a dit…

et tu vas être traumatisée et on va dire que c'est ma faute et je vais aller en prison ...
Ouin !!!

Nhã a dit…

MDR !!
Arrête de te plaindre au moins tu auras des oranges gratuites puisque pour compatir je t'en enverrai une fois par mois !!

Anonyme a dit…

Ça ne donne pas trop envie...
maynine.

Silk a dit…

Pour Outrage, je suis sur et certain que ça ne te plaira pas.
Pour le nom des gens, ça peut le faire.